La relation des jeunes actifs avec le travail oblige les entreprises à évoluer, pour se faire plus flexibles, agiles et à l’écoute de leurs besoins. L’annuaire QVT vous propose un focus sur un sujet QVT et sociétal aux enjeux majeurs

Les jeunes et leur rapport au travail, question de sens et de regards !

Les jeunes ne veulent plus travailler, ils ne désirent plus s’engager dans la durée au sein des entreprises. Les jeunes ne sont plus motivés, ils sont exigeants, ils veulent le beurre et l’argent du beurre (voire le sourire de la crémière comme précise l’adage populaire), ils n’ont plus la niaque… Stop ! Mais de quoi est-il vraiment question ici ?

Ces affirmations empreintes de jugements et d’une certaine forme de conservatisme, on les entend encore dans bon nombre d’entreprises en tensions, qui ont du mal à recruter, à fédérer de nouveaux talents et à les garder ! Les managers, les dirigeants des entreprises sont de plus en plus confrontés à une génération qui affirme ses besoins autrement, qui ambitionne une autre relation au travail, un équilibre plus sain entre vie privée et vie professionnelle (le fameux work-life balance au cœur des réflexions QVTC).

Une génération qui pose une nouvelle équation entre ambitions et façon d’atteindre les objectifs au cœur du monde du travail.

Non l’épidémie de flemme n’a pas contaminé les nouvelles générations, et cette génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010) qui assurément bouscule les codes de la relation au travail ne serait-elle pas portée par cette quête de sens au travail ?

Il serait en effet bien réducteur de penser que les jeunes visent systématiquement la facilité, et sont davantage intéressés à scroller des heures sur les réseaux sociaux, plutôt qu’à modeler leur carrière selon leurs propres besoins. Peut-être qu’une autre façon de travailler, plus agile, plus innovante, plus épanouissante est la réponse attendue par cette génération qui repose les contours de la définition même de la valeur travail ?

L’annuaire QVT, qui fédère de nombreux acteurs QVT en France qui œuvrent ensemble à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie au travail, vous propose un focus sur ce sujet sociétal au cœur d’un monde professionnel en mutation.

La perception du travail chez les jeunes a-t-elle changée ?

Les 18-24 ans sont-ils en train de révolutionner notre rapport au travail ? Plus largement la génération Z façonne-t-elle une autre manière d’envisager et de vivre le travail au sein des entreprises ? De nombreuses études viennent pointer cette évolution de la relation au travail portée et revendiquée par les jeunes. Le sens avant tout !

Notre société évolue, le monde change, les enjeux environnementaux, sociétaux se renforcent, ce qui était encore hier applicable, envisageable comme seule direction et façon de faire, n’est plus accueillie de la même façon par les jeunes talents, profondément à l’écoute de leurs besoins, et du sens qu’il donne à leur vie. La crise sanitaire est passée par là, la digitalisation des entreprises s’est accélérée, le rapport au travail, le télétravail, les nouvelles façons de collaborer, les nouvelles façons de manager (management collaboratif moins horizontal) apportent déjà des réponses aux attentes de ces acteurs du monde de demain.

Les études se succèdent et pointent toutes la même chose : les jeunes ambitionnent que leur job ait un sens et que celui-ci fasse sens avec leurs valeurs, leurs visions. Ils veulent travailler dans des entreprises plus vertueuses, plus engagées, à la fois à l’écoute du collectif et qui valorisent la singularité. Ils sont attentifs à un management plus collaboratif, à concilier autrement leur vie privée et leur vie professionnelle, et ils ne sont pas prêts à tous les sacrifices. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils ne sont pas animés par l’engagement. Selon Yougov pour le site Monster, septembre 2021, 78% des 18 – 24 ans n’accepteraient pas un premier emploi qui n’a pas de sens pour eux.

Les critères d’attractions et de fidélisation évoluent, les jeunes affirment leurs besoins

Alors qu’en 2021 le retour à la confiance des jeunes actifs envers le monde du travail s’accompagnait d’un renforcement du critère lié à la rémunération, il semblerait que celui-ci perde désormais quelque peu du terrain. Un recul qui s’explique par la hausse nette des critères plus « fonctionnels » comme notamment la localisation du poste (49% des attentes)*, ou la possibilité de faire du télétravail (29%)*, l’ambiance au travail (63%)*.

Les jeunes reprennent davantage confiance depuis ces dernières années sur un marché du travail en tension, et qui de ce fait leur est plus favorable. L’équation change, là où hier les entreprises imposaient des modes de faire, de collaborations (et de recrutement) répondant à leur unique besoin (rentabilité et pérennité de l’organisation), désormais pour capter de nouveaux talents elles doivent évoluer. Les jeunes affirment aujourd’hui plus en force leurs attentes face au monde du travail, obligeant les entreprises à s’ouvrir à de nouveaux schémas collaboratifs pour continuer à les attirer.

Pour s’adapter à la transformation du monde du travail, à la transformation des attentes des nouvelles générations, elles sont dans l’obligation de repenser et d’améliorer leurs politiques RH et QVT, de se faire plus agiles. Résister au changement n’est pas la bonne option pour continuer à performer. « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », cette célèbre pensée du physicien éclairé A.Einstein nous amène à réfléchir en effet sur l’effet non vertueux de la résistance au changement, tout comme aux bénéfices certains et durables à réviser ses modes de pensées, ses stratégies. Et ce, pour avancer avec agilité dans un monde dont l’écosystème du travail est en pleine révolution.

Une autre vision de la valeur du travail ?

Les jeunes et le travail… Assurément la relation qu’entretiennent les jeunes générations d’actifs avec leur travail ne répond pas (plus) aux mêmes codes, aux mêmes aspirations qu’avant. Selon MyRhLine (média des ressources humaines) les jeunes pointent 3 affirmations qui pour eux sont totalement dépassées ou considérées comme véritablement « has been » : rester dans la même entreprise pendant 10 ans (28%), exercer le même travail pendant 10 ans (28%), avoir un manager à qui rendre des comptes (27%).

Ils ne semblent pas pour autant être totalement réticents à l’idée d’une carrière de quelques années dans un même emploi, mais avec comme conditions, une évolution interne et la possibilité d’explorer de nouvelles responsabilités. Ne pas rester figés dans un poste et dans une même mission. La mobilité et l’agilité interne semblent représenter un des enjeux majeurs pour les entreprises qui accueillent ces nouvelles générations de talents.

Une chose est sûre, dans quelques années ce sont les plus jeunes qui seront les managers de demain, c’est donc dès aujourd’hui qu’il faut amorcer le changement et évoluer en résonance avec ces nouvelles perception de la valeur du travail portée par les jeunes générations.

Plus de flexibilité dans leur travail, avec une génération de futur manageur moins rigides sur les horaires de travail, et plus focus sur les objectifs à atteindre, visant tout autant la performance de l’organisation dans laquelle ils travaillent, que leur épanouissement à être et à faire au cœur de l’entreprise. Principaux leviers de confiance et d’engagement aujourd’hui.

Agilité, flexibilité, confiance, au cœur du changement de la relation au travail

Le temps où l’entreprise n’était concentrée pour grandir et performer que sur ses propres intérêts et enjeux est révolu. Si le monde change, fort heureusement les entreprises commencent de plus en plus à changer avec lui. Les organisations pour être durables prennent conscience de la nécessité d’aborder le sujet du recrutement, de l’employabilité et du maintien de l’emploi sous un prisme plus systémique, en regardant l’écosystème sous un angle sociétal. Penser global et collectif tout en valorisant la singularité et le rôle de chacun au cœur de l’entreprise. A n’en pas douter les démarches innovantes et engagées de QVT au travail participent à ce changement de paradigme, à cette mutation de la relation au travail, impulsée par une génération qui affirme ses besoins, qui assume ses ambitions et fait bouger les lignes d’un système qui ne leur convient plus…

Agilité, flexibilité, renfort de la confiance, valeur, des maîtres mots qui montent en puissance au cœur de la QVT d’aujourd’hui et de demain.

* Source : nouvelle enquête, menée par le cabinet Walter People auprès de plus de 300 professionnels de moins de 5 ans d’expérience