QVT, QVCT, pourquoi l’Annuaire QVT ne change pas d’acronyme ?
L’Annuaire QVT n’est pas devenu l’annuaire QVCT depuis le dernier accord national interprofessionnel. Un choix assumé et on vous explique pourquoi !
Pourquoi l’Annuaire QVT n’est pas devenu Annuaire QVCT ?
Depuis 8 mois c’est acté ! En effet, le 31 mars 2022, suite à un nouvel accord national interprofessionnel (ANI), la QVCT remplace officiellement la QVT dans le Code du travail. Mais que se cache-t-il réellement derrière cet acronyme qui semble depuis soulever bien des questionnements pour les responsables de l’environnement de travail ? Pourquoi un tel changement d’appellation ? Manœuvre de diversion ou réelles perspectives d’évolutions dans l’entreprise ? Avant de s’interroger sur les intentions sous-jacentes derrière ce changement de dénomination, visant dans les textes à remettre le salarié au centre de l’équation, car pour rappel il est question ici de Qualité de Vie et des Conditions de Travail, intéressons-nous un instant à la définition même de la QVT. Et ce, telle qu’elle a été posée en juin 2013 (date de l’ANI où la notion de QVT est apparue en France) et aussi telle qu’elle est incarnée depuis par les acteurs en France de la Qualité de Vie au travail, tel l’Annuaire QVT !
Et bonne nouvelle (si on aime bien…), oust la langue de bois !
Ici il n’est pas question de ne pas assumer notre vision et notre position quant à la QVT. Vous nous voyez venir ? Et c’est tant mieux, car si l’Annuaire QVT n’est pas devenu l’Annuaire QVCT, ce n’est pas hasard et sûrement pas par effet de style, ni pour une posture gratuitement contestataire, ou encore par crainte de ne plus être dans les bonnes grâces de Google ! Pour y voir un peu plus clair, on vous propose un tour de piste sincère, engagé et pragmatique pour faire le point avec vous sur le sujet, et vous poser une bonne fois pour toute, les raisons pour lesquelles nous n’avons pas modifié notre nom… Annuaire QVT hier, Annuaire QVT demain !
QVT vous avez dit QVT, mais de quoi est-il question précisément ?
Politique de prévention des RPS ou Happy Mood ?
La Qualité de Vie au Travail, il faut donc remonter 9 ans en arrière pour que cette notion des plus cruciales soit enfin considérée officiellement en France, non pas comme une simple happy vision de l’entreprise, mais comme un enjeu majeur RH, qui prend en compte tout autant les salariés que l’organisation dans laquelle ils travaillent.
Mais que se cache-t-il en vérité derrière cette appellation bien loin d’être simplement une belle intention de confort ? Le sens même de la qualité de vie au travail est-il appréhendé et incarné de la même façon au cœur des entreprises par les chefs d’entreprises, les responsables RH ou RSE et les acteurs de la QVT ?
Une chose est sûre, originellement la QVT a été pensée dès 2013 afin de réduire et de prévenir les risques psychosociaux dans le monde du travail. Mais trop souvent mal comprise par beaucoup et notamment les employeurs, elle a parfois été totalement écartée, ou même mise sur le banc de touche. Cela dit, pour nuancer cela et être juste, il faut reconnaître que seules quelques recommandations de l’ANI avaient alors été transposées juridiquement dans des dispositifs légaux… On imagine aisément la croyance simpliste par résonance qui s’est propagée dans la mise en pratique sur le terrain…
Du happy managing au managing QVT
Résultat, au fil des années la QVT s’est en effet recentrée assez vite, de façon rapide et exclusive, autour de la question unique du bien-être des collaborateurs et des collaboratrices. Pour certaines entreprises, il suffisait alors de s’équiper de pièces de détente, d’organiser les afterworks à thèmes, d’introduire des éléments ludiques dans leurs locaux (billards, tables de ping-pong, baby-foot…), ou encore de proposer des cours de gym ou de Pilat, pour que la QVT soit clamée haut et fort !
Programme détente plutôt agréable certes, mais outre l’aspect divertissant et la sympathique cohésion collective interne générée, soyons sérieux 2 secondes… Cela correspondait davantage à la mission d’un happiness manager (par ailleurs très utile), qu’à une réelle mise en pratique d’actions ciblées et rigoureuses s’inscrivant dans une politique de prévention contre les RPS.
Ce qui n’empêche pas de reconnaître au passage le rôle des CHO : Chief Happiness Officer / Responsable du Bonheur (plutôt sympa comme postulat), mandatés pour optimiser l’engagement des salariés via une démarche d’amélioration de leur bien-être au travail. L’adage ne dit-il pas d’ailleurs qu’un salarié heureux est un salarié moins absent…
Mais revenons à nos moutons… Ou plus exactement à l’application mesurée de la QVT dans l’entreprise. On était effectivement alors encore bien éloigné des problématiques concrètes et centrales de la QVT : prévention primaire des risques professionnels, prévention de la santé mentale et physique au travail, prévention de l’absentéisme, optimisation des relations de travail, du dialogue social, gestion des ressources… et bien d’autres encore !
Notre vision de la QVT, une vision heureusement de plus en plus partagée dans les organisations
La QVT est pour nous un axe central et stratégique du développement de la performance globale de l’entreprise. Acteur engagé depuis toujours dans la Qualité de Vie au Travail, notre conviction est qu’elle se déploie et s’incarne dans une démarche qui vise à améliorer les conditions ET la qualité de vie au travail des salariés dans une organisation. Et vous l’aurez compris, les conditions de travail sont bien l’un des piliers de la QVT, telle que nous la définissons, mais au même titre que les 7 autres qui selon nous soutiennent la QVT.
Les conditions de travail ont toujours été une partie intégrante de la QVT, mais pas davantage que les autres, et par ailleurs elles sont au centre de notre attention depuis la création de l’Annuaire. De plus, elles n’ont pas à être extraites et ainsi mises en relief comme étendard victorieux dans un acronyme qui se veut novateur, pour être considérées et prises en compte avec sérieux au centre de nos engagements, comme de nos actions.
Bien entendu il est juste également de souligner qu’il existe plusieurs définitions de la QVT ainsi que diverses écoles qui la prônent en miroir d’expertises et de points d’approche, nous avions par ailleurs détaillé cela dans un précédent article visant à mettre en relief notre définition de la QVT.
Retenons simplement pour être pragmatique et ne pas noyer nos propos dans une suite d’arguments qui pourraient créer confusion et interprétations erronées, que
notre vision de la QVT est incontestablement et sans concession
une vision systémique, au centre de laquelle l’individu ET l’organisation font corps.
Notons d’ailleurs que L’ISQVT© (Inventaire Systémique de la Qualité de Vie au Travail) liste pas moins de 8 sphères de vie au travail différentes liées à la QVT : la rémunération, le parcours professionnel, les horaires de travail, le climat avec les collègues, avec la hiérarchie, les spécificités de l’environnement physique, les supports proposés à l’employé qui sont des facteurs influençant l’appréciation des tâches et les ressentis générés.
Pour l’Annuaire QVT, la qualité de vie au travail des salariés (Prévention des RPS…) et la performance de l’entreprise sont fondamentalement liées… Et les conditions au travail contribuent depuis toujours, mais pas plus pas moins que les autres prismes de la QVT, à avoir un impact positif dans les entreprises, tant pour la santé et le bien-être des salariés, que pour la rentabilité et le développement des organisations, pour et avec lesquelles ils œuvrent chaque jour comme collaborateurs, managers, et même chef d’entreprises.
Zoom sur la QVCT, illusion marketing ou réel bon en avant ?
La QVCT vise à replacer le salarié au centre de l’équation, mais est-ce vraiment une nouveauté ?
Avec la QVCT réalise-t-on réellement un bon en avant digne du plus musclé des marsupiaux, ou est-ce un saut de puce sur le terrain de la démagogie ? Sans vouloir aucunement remettre en cause le bien fondé de cet accord national interprofessionnel (ANI), fruit d’échanges continus entre les organisations patronales et syndicales, selon nous ce n’est pas en modifiant un acronyme que nous allons modifier notre engagement et notre attention à chaque prisme, et facette de la QVT.
La QVT est encore une fois systémique, et les conditions de travail, si elles constituent un maillon vertueux et nécessaire, ont toujours été un maillon constitutif de la chaîne de la QVT. Aucune raison valable et pragmatique ne peut nous motiver à le transformer en point de relais central, quand leur rôle en tant que maillon d’une chaîne porteuse de sens, est aligné avec notre engagement et actions depuis toujours. D’ailleurs on pourrait même s’interroger sur la raison pour laquelle l’Anact n’a pas non plus transformé la Semaine de la QVT en Semaine de la QVCT ?…
Alors en résumé on peut dire, oui les conditions de travail sont plus que jamais un enjeu majeur de la QVT, oui notre attention et nos actions tendent hier comme aujourd’hui et sans aucun doute demain à sa prise en compte dans une QVT engagée, systémique et coordonnée… Mais non il n’est pas utile de changer notre acronyme pour un autre pour prôner et incarner cette QVT dans toute sa globalité !
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